ruta del desierto |
Écrit par sophie et jeremy |
Dimanche, 01 Avril 2018 |
Bizarrement, la bien nommée « ruta del desierto » commence pour nous le long de la mer, entre plages idylliques à l'eau bleu azur mais un peu froide, cactus et dunes de sable. On se rendra compte plus tard qu'elle semble en fait parcourir tout le tiers nord du Chili puisque nous ne la quitterons quasiment plus pendant 3 semaines. Délaissant le littoral vers Copiapo par une autoroute où ils ont réussi à faire des virages en épingle, nous nous engageons résolument vers l'Est. Direction l'Argentine, via le splendide paso de San Francisco : 400 kilomètres de désert, de canyons, de montagnes colorées, de hauts volcans enneigés et de lagunes turquoises. Pour ne rien gâcher la route est très bonne, même si la voiture peine un peu dans les montées à cause de l'altitude, et nous n'avons pour compagnie que quelques animaux sauvages. Une fois passée la frontière, nous nous arrêtons à Fiambala, une ville thermale où nous profitons avec délectation des bassins d'eau chaude en plein air tout en prenant l'apéro. Divin ! Nous repassons brièvement par une portion de route 40 empruntée quelques mois auparavant, le temps de constater que les pluies diluviennes du mois de janvier on partiellement détruit la route et profondément changé le paysage désertique qui s'est recouvert d'arbustes verts, avant de bifurquer vers l'altiplano, à l'extrême Nord-Ouest de l'Argentine. C'est parti pour plus de 1000km en autonomie car dans cette région il n'y a ni eau ni essence, et quasiment pas de villages donc pas d'approvisionnement non plus et bien sûr pas de wifi. Pour ne pas faciliter la tâche, nous allons devoir faire une ascension progressive pour éviter le mal de l'altitude, puisque nous passerons plusieurs nuits au-dessus de 4000m. Ce qui nous donnera d'ailleurs l'occasion de nous rappeler qu'il est bien difficile de faire cuire des pâtes à cette altitude ; et d'improviser des empanadas maison fourrés au roquefort à la place ! Pendant 5 jours, nous sommes seuls au monde dans un environnement surréaliste fait de salars, volcans, lagunes et formations rocheuses de toutes les couleurs. Ici, on ne trouve que des lamas et des vigognes (leur cousine sauvage à tête de biche), quelques flamants plus ou moins roses et des routes bien défoncées. On visite aussi une mine désafectée aux allures de ville fantôme du bout du monde, mais ce qui nous aura le plus marqués sont les « ojos », sortes de trous d'eau multicolores au milieu du désert. Après un dernier bout de route 40, certainement le plus pourri du pays, retour au Chili. Pour une fois nous passons la frontière sans angoisse, puisque ça fait bien longtemps que nous n'avons plus aucun fruit ! Nous retrouvons la route du désert, qui va nous amener à San Pedro d'Atacama après une impressionnante descente qui nous fait perdre 2000m d'altitude en moins de 30km... |