Brésil : BR319 et Manaus |
Écrit par Jerem |
Lundi, 10 Juin 2019 |
Mon objectif pour les prochains jours est de conduire jusqu'à Manaus, via l'autoroute BR319, qui est plus communément appelée la "pire autoroute du Brésil". C'est en fait plus une tranchée boueuse de 600 kilomètres ouverte dans la forêt humide que n'importe quoi faisant penser à une autoroute. Je quitte Puerto Velho et le Pérou sous une pluie diluvienne. Je ferais mieux de m'y habituer car je vais passer les prochains jours dans le bassin amazonien pendant la saison des pluies et ses quelques 200 à 300 mm de pluie mensuels. La route continue vers l'est à travers le Brésil jusqu'à l'océan Atlantique, c'est la trans-océanique. Elle est goudronnée et dans un état tout à fait correct même au milieu des marécages qu'elle traverse. Je la suis sur quelques centaines de kilomètres avant de bifurquer vers le nord sur la BR319. La première partie est en très bon état. Dans la dernière ville, au coeur du bassin amazonien, je rencontre un groupe de 4x4 amateurs de boue. Ils ont passé les 2 dernières semaines entre ici et Manaus, sur la BR319 et la BR230, l'autoroute trans-amazoniènne (le même genre d'"autoroute"). Après avoir jaugé ma voiture, ils me disent que oui, de devrait pouvoir passer. Je suis confiant. De plus, la route reste bonne sur les kilomètres suivants et il n'y a pas de pluie pour le moment. Le deuxième jour, la route se dégrade, et la pluie arrive. Je finis par m'embourber. Après quelques heures à me battre avec des sangles trop courtes et la voiture littéralement ventousée à la flaque de boue, une voiture (la seule voiture de la journée) arrive. Ils m'aident quelques heures de plus jusqu'à me sortir de ce piège. Je me gare peu après pour passer la nuit et me préparer pour la journée suivante, car ils m'ont dit qu'il y a encore beaucoup de ces passages délicats à franchir, mais qu'il feront aussi demain la route en direction de Manaus et pourront m'aider. Le jour suivant est comme prévu, avec une douzaine de passages très compliqués. J'en passe peut être deux tiers, les autres prenant entre 20 minutes et une heure à traverser, en me treuillant hors des tranchées boueuses. A la fin de la troisième journée, j'ai passé la partie la plus compliquée, avec 200 kilomètres restant jusqu'à Manaus et, d'après les locaux, seulement une poignée de passages pas-si-compliqués à franchir. Il y a de nouveau des gens qui habitent le long de la route, mais leur maisons, même bâties sur pilotis paraissent dangereusement près de l'eau. Manaus est situé sur la rive nord de l'Amazone, prés de la confluence avec le Rio Negro. les 2 rivières, donc les eaux sont de différentes couleurs, températures et densités, coulent parallèlement sur plusieurs kilomètres avant de se mélanger. Le dernier ferry que je prends pour arriver à Manaus passe par là. Je me repose quelques jours à Manaus, et visite le théâtre, le port, un refuge pour espèces animales en danger et le pont qui traverse le Rio Negro. Au nord de Manaus, on trouve de nombreuses rivières et cascades, toutes en crue à cette saison. Toujours en continuant vers le nord, la jungle fait place aux grands espaces de la savane. |